L’accès aux marchés est de plus en plus difficile. Certains produits sont moins disponibles et les prix augmentent, alerte l’ONG Oxfam.
La crise mondiale liée à la pandémie de Covid-19 aggrave une situation déjà compliquée dans certaines zones géographiques. Cumulée à la sécheresse et aux conflits, elle menace de faire passer de 17 millions à 50 millions les habitants d’Afrique de l’ouest souffrant d’insécurité alimentaire ou de malnutrition, estime l’organisation non gouvernementale (ONG) Oxfam.
« Nous parlons beaucoup du virus. Mais nous ne devons pas oublier de parler de la faim, qui cause plus de morts », met-elle ainsi en garde. Oxfam explique que la hausse de plus de 30 millions de personnes mises en danger par leur accès à la nourriture pourrait s’effectuer entre les mois de juin et d’août.
Agriculture in West Africa is the source of income and food for 70-80% of the population, mostly women.
If they stop producing, millions of people will go hungry.
Govts and funders must protect farmers & producers as #COVID19 hits the region.
We stand with our #FoodFrontliners pic.twitter.com/o7rbI83HXk
— Oxfam International (@Oxfam) April 21, 2020
En ville comme en zones rurales, malgré les efforts des États, les populations ont des difficultés d’accès aux marchés alimentaires. Elles font aussi face à un début de hausse des prix et à une baisse de la disponibilité de certaines denrées de base, conséquences du confinement ou du couvre-feu mis en place, de la fermeture des frontières et de l’insécurité dans certaines zones, ajoute l’ONG.
En quelques jours, au Burkina Faso, « le sac de 100 kg de mil est passé de 16 000 à 19 000 francs CFA (NDLR : de 24 à 29 euros), et le litre d’huile pour la cuisine a presque doublé. Avec le virus en plus de l’insécurité, je me demande comment le mois de ramadan sera vécu cette année », a souligné Amadou Hamadoun Dicko, président de l’Association pour la promotion de l’élevage au Sahel et en savane (Apess). Le Franc CFA, hérité de l’empire colonial français, est amené à disparaître prochainement, remplacé par l’Eco.
La crise du coronavirus conjuguée à l’insécurité exacerbe la menace d’instabilité des marchés et fragilise une situation alimentaire déjà très instable, note l’ONG, qui relaye les inquiétudes déjà exprimées par les Nations Unies.
La fermeture des frontières perturbe la transhumance
Dans les pays confrontés à des crises humanitaires, l’accès à la nourriture est devenu encore plus difficile : au Burkina-Faso ou au Niger, l’aide humanitaire ne parvient pas à atteindre et à couvrir les besoins alimentaires des milliers de déplacés. Les dispositifs d’urgence sont donc plus vitaux que jamais, souligne Oxfam.
« We’ve lost 75% of our market because of the lockdown,” a dairy producer in Burkina Faso tells us.#COVID19 will increase the number of people at risk of hunger in West Africa from 17 to 50 million.
Solidarity is needed more than ever. Pls donate now→ https://t.co/tlDpv7wf1S pic.twitter.com/suhL5ocUkf
— Oxfam International (@Oxfam) April 21, 2020
Alors que débute la saison agricole, les producteurs et les agriculteurs rencontrent aussi des difficultés pour accéder aux semences et aux engrais de qualité. L’agriculture contribue à 30,5 % de l’économie de l’Afrique de l’Ouest et est la plus grande source de revenus et de moyens d’existence pour 70 % à 80 % de la population, principalement pour les femmes.
« We’ve lost 75% of our market because of the lockdown,” a dairy producer in Burkina Faso tells us.#COVID19 will increase the number of people at risk of hunger in West Africa from 17 to 50 million.
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— Oxfam International (@Oxfam) April 21, 2020
Les communautés pastorales, confrontées déjà aux impacts du changement climatique, sont également touchées, ne pouvant plus assurer la transhumance du bétail à cause de la fermeture des régions ou des frontières, ce qui risque d’augmenter les conflits entre éleveurs et agriculteurs.
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