Un hôpital californien a annoncé, mercredi 29 mai, la naissance du plus petit bébé à être venu au monde en vie. Une fille qui pesait seulement 245 grammes à la naissance, moins qu’une plaquette de beurre. Née il y a cinq mois, elle vient tout juste de rentrer chez elle après cinq mois de soins intensifs.
Les médecins ne lui prédisaient qu’une heure de vie. « Saybie », comme l’a surnommé le personnel de l’hôpital Sharp Mary Birch de San Diego (États-Unis), ne pesait que 245 grammes pour 23 centimètres à sa naissance, en décembre dernier. Elle était si petite qu’elle tenait dans la main des soignants. Selon le registre des plus petits bébés au monde, tenu par l’université américaine de l’Iowa, elle a battu le record mondial précédemment détenu par un enfant né en 2015 en Allemagne, qui pesait 7 grammes de plus qu’elle.
« Saybie » a passé cinq mois aux soins intensifs. Elle a quitté l’hôpital au milieu du mois de mai, d’après l’annonce faite par l’établissement californien mercredi. « C’était un joyeux nourrisson de 5 livres (2,3 kg environ), en bonne santé », souligne l’hôpital dans sa communication.
Un accouchement après 23 semaines de grossesse
Si « Saybie » est arrivée aussi petite, c’est que sa maman a dû accoucher au bout de 23 semaines et trois jours de grossesse seulement. Les médecins avaient décidé de pratiquer une césarienne en urgence car des complications mettaient la vie de cette femme en danger. « Cela a été le jour le plus effrayant de ma vie », assure la maman, qui a demandé à rester anonyme. « Je ne me sentais pas bien, et je pensais que c’était peut-être normal quand on est enceinte. Ils m’ont dit que je souffrais de pré-éclampsie », une forme d’hypertension artérielle qui est une cause majeure de mortalité maternelle.
En moyenne, une grossesse dure 40 semaines environ et un foetus est généralement considéré comme viable entre 24 et 26 semaines. Les très grands prématurés (moins de 28 semaines de grossesse) subissent fréquemment de graves complications, d’où leurs faibles chances de survie.
Mais « Saybie n’a quasiment connu aucun des problèmes généralement associés aux très grands prématurés, comme des hémorragies cérébrales ou des problèmes pulmonaires et cardiaques », relève l’hôpital. « Elle est miraculée, c’est certain », estime Kim Norby, l’une des infirmières qui a pris soin du nourrisson tout au long de sa convalescence.
« Chaque vie est un miracle. Celles qui défient les probabilités encore plus », a déclaré à l’Agence France Presse (AFP) Edward Bell, qui enseigne la pédiatrie à l’université de l’Iowa et qui supervise le registre des plus petits bébés du monde. De son côté, la maman de la petite fille va commémorer chaque année la date de sa sortie de l’hôpital : « Je me sens bénie. C’est le plus petit bébé au monde et c’est le mien ! »
