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18 millions de personnes menacées par une grave insécurité alimentaire au Sahel

Jusqu’à 18 millions de personnes dans la région africaine du Sahel, en proie à une terrible sécheresse, seront confrontées à une grave insécurité alimentaire au cours des trois prochains mois, a alerté l’ONU vendredi 20 mai.

Un porte-parole du Programme alimentaire mondial (PAM), Tomson Phiri, a indiqué lors d’un point de presse régulier à Genève que l’organisation faisait face à une «grave pénurie de fonds» pour venir en aide à ces populations. «Les besoins sont très élevés, mais les ressources sont au plus bas», a-t-il dit, ce qui a obligé l’agence à diminuer les rations d’aide alimentaire qu’elle distribue dans certains pays de la région.

Au Tchad par exemple, les faibles niveaux de financement ont contraint le PAM à réduire les rations d’urgence pour les personnes déplacées internes et les réfugiés de 50% depuis juin 2021. Si les donateurs n’apportent pas davantage de fonds, le PAM devra par ailleurs interrompre son assistance de type monétaire début juillet à certains endroits du pays.

Nombre le plus élevé depuis 2014
Selon les projections du Bureau des Affaires humanitaires de l’ONU (Ocha), jusqu’à 18 millions de personnes se situant dans la région du Sahel seront confrontées à une grave insécurité alimentaire au cours des trois prochains mois, «soit le nombre le plus élevé depuis 2014». Cette situation est le résultat d’une combinaison de facteurs selon l’ONU, qui cite les conflits, la pandémie de Covid, la sécheresse et la hausse des prix des aliments.

«Au Sahel, 7,7 millions d’enfants de moins de cinq ans devraient souffrir de malnutrition. 1,8 million d’entre eux souffre de malnutrition sévère et si les opérations d’aide ne sont pas intensifiées, ce nombre pourrait atteindre 2,4 millions d’ici la fin de l’année», a déclaré un porte-parole d’Ocha, Jens Laerke. «La situation a atteint des niveaux alarmants au Burkina Faso, au Tchad, au Mali et au Niger, où les populations vont connaître des niveaux d’insécurité alimentaire d’urgence pendant la période de soudure, entre juin et août», a-t-il ajouté.

La «soudure» désigne la période pendant laquelle les récoltes de l’année précédente sont consommées alors que celles de l’année en cours ne sont pas encore engrangées. L’ONU a débloqué 30 millions de dollars de son Fonds central d’intervention d’urgence (Cerf) pour les quatre pays, dont 6 millions pour le Burkina Faso et 8 millions chacun pour le Tchad, le Mali et le Niger.

Jean Louis Verdier - Rédacteur en Chef Digital - Paris- Dubaï - Hong Kong dakarecho@gmail.com - Tél (+00) 33 6 17 86 36 34 + 852 6586 2047

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